Système d’équations linéaires
Ici, nous considérons que
est le corps
,
ou
.
Un système d’équations linéaires à
équations et
inconnues s’écrit :
Dans ce système linéaire, les coefficients
sont connus ; de même que les scalaires
. Les inconnues sont les
.
Résoudre ce système signifie déterminer l’ensemble des
-uplets
de
qui en sont solutions, c’est à dire tel que :
Un conseil à suivre : lorsque vous écrivez un système d’équations linéaires,
efforcez vous de faire apparaître les inconnues
en dessous des inconnues
:
de la seconde équation en dessous de
de la première équation, de même pour
et ainsi de suite.
Nous détaillons ici la méthode du pivot de Gauss pour la résolution de systèmes d’équations linéaires. L’idée consiste à se ramener à un système équivalent plus simple à résoudre (échelonné). Notre plan est le suivant :
Signalons que si on connaît une solution particulière
de ce système, alors
est solution de ce système si et seulement si
est solution du système linéaire ”homogène” associé :
Nous n’utilisons pas ce point de vue ici mais nous renvoyons à ICI pour plus de détails.
Remarquons seulement que le système
admet toujours au moins une solution :
.
Remarquons, d’autre part, que si
et
sont deux solutions de notre
système
, alors tous les
-uplets de la forme
avec
sont encore solutions de
.
Questions amenant à des résolutions de systèmes d’équations linéaires
D’un point de vue matriciel, le système
s’écrit
où
est une matrice à
lignes et
colonnes,
où
est un vecteur de
et où
est un vecteur de
inconnu.
Questions amenant à des résolutions de systèmes d’équations linéaires
En algèbre linéaire, on est souvent amené à la résolution de systèmes d’équations
linéaires. Ici
et
désignent des
-espaces vectoriels quelconques de dimension finie.
Voici quelques exemples de problèmes être traités en résolvant un système d’équations
linéaires :
Systèmes équivalents, opérations autorisées
Deux systèmes d’équations linéaires sont dits équivalents si ils ont les mêmes inconnues et les mêmes solutions.
Les opérations suivantes transforment un système d’équations linéaires en un système d’équations linéaires équivalent :
Par exemple (ici
), les systèmes suivants sont équivalents :
(échangeons les deux premières équations)
(Divisons la troisième équation par 3 de sorte à déterminer la valeur de
)
(Éliminons
des autres équations)
(Éliminons
de la première équation)
Ainsi, l’ensemble des solutions de
est l’ensemble des quadruplets
tels que :
c’est-à-dire tels que :
L’ensemble des solution est donc :
Des systèmes faciles à résoudre : les systèmes échelonnés
Un système d’équations linéaires :
est dit échelonné s’il existe une suite (finie) strictement croissante d’entiers
telle que :
C’est-à-dire que le système est de la forme :
avec
et
.
Voici trois exemples de systèmes échelonnés :
et
Résolution de systèmes échelonnés : théorie
Un tel système est facile à résoudre :
On commence par éliminer les termes en
des
premières équations
(en remplaçant l’équation
par
pour tout
).
Puis on recommence avec
: on élimine les termes en
des
premières équations (en remplaçant
par
pour tout
). Et ainsi de suite.
En procédant de la sorte, on obtient finalement un système exprimant les
inconnues
(pour
) en fonction des autres inconnues, ce qui
nous permet de résoudre le système.
Résolution de systèmes échelonnés : pratique
Nous allons à présent résoudre les trois systèmes donnés précédemment en exemple.
Ainsi, le premier système admet pour unique solution
. C’est-à-dire
que l’ensemble de ses solutions est :
.
(éliminons
de la première équation)
c’est-à-dire :
.
Résolution par la méthode du pivot de Gauss (théorie)
La méthode du pivot de Gauss pour les systèmes d’équations linéaires transforme un
système d’équations linéaires en un système d’équations linéaires échelonné équivalent. Cette
méthode utilise uniquement les deux types d’opérations autorisées vues précédemment. Cette
méthode se fait en, au plus,
étapes telles qu’à l’issue de l’étape
, le système
obtenu ait la forme
suivante :
avec
.
Nous décrivons à présent l’étape
de la méthode du Pivot de Gauss : Étant donné un
système de la forme
, nous allons le transformer de sorte à obtenir un système de la
forme
.
Nous noterons
la
équation du système.
On remplace alors l’équation
par
pour se ramener à :
.
Illustration de la méthode du pivot de Gauss sur des exemples
On veut résoudre le système suivant dans
:
Nous utilisons la méthode du Pivot de Gauss (à chaque étape, le pivot est encadré). Les systèmes d’équations linéaires suivants sont équivalents :
(il y a un terme en
dans la première équation, notre premier pivot de Gauss sera ce
terme : nous l’utilisons pour éliminer les termes en
des autres équations)
(nous oublions à présent la première ligne ; il n’y a pas de terme en
dans les équations
,
et
; il y a un terme en
dans
mais pas dans
; nous permutons donc les
équations
et
)
(nous divisons la deuxième équation par 3 de sorte à avoir
au lieu de
dans la
deuxième équation)
(le terme en
de la deuxième équation est notre nouveau pivot de Gauss ; nous l’utilisons
pour éliminer les termes en
des équations situés en dessous)
(nous oublions à présent la deuxième équation ; il y a un terme en
dans la troisième
équation, nous divisons la troisième équation par 8 de sorte à avoir
à la place de
dans
cette équation)
(le terme en
de la troisième équation devient notre nouveau pivot de Gauss : nous
l’utilisons pour éliminer les termes en
de la quatrième équation)
Ce système d’équations linéaires est échelonné et équivalent à notre système initial.
Nous le résolvons en appliquant la méthode expliquée ICI pour la théorie et ICI pour la pratique sur des exemples. Notre système est équivalent aux systèmes suivants :
(utilisons la dernière équation pour éliminer
des autres équations : inutile il n’y a pas
de
dans les autres équations ; utilisons la troisième équation pour éliminer les termes en
des deux premières équations)
(utilisons la deuxième équation pour éliminer
de la première)
(Le dernier système obtenu donne une expression de
en fonction de
).
Ainsi, notre système admet une infinité de solutions et l’ensemble de ses solutions
est :
c’est-à-dire :
ce qui s’écrit encore :