Alg�bre lin�aire
El�ment de cours des exercices
 

�quations lin�aires

Les �quations lin�aires sont des �quations du type

L(x ) = y,     (1)

o� L : E →  F  est une application lin�aire et y  un vecteur de F  (appel� second membre de l’�quation). L’�quation L (x ) = 0  , dont les solutions sont les �l�ments du noyau de L  , est appel�e �quation homog�ne (ou �quation sans second membre) associ�e � l’�quation (1).

L’ensemble des solutions de l’�quation (1) est l’ensemble des vecteurs x  de E  v�rifiant cette �quation. Le premier travail consiste � bien identifier E, F, L,y  . La r�solution de l’�quation se ram�ne :

  1. soit � justifier que y  n’est pas dans l’image de L  ; dans ce cas, l’�quation n’a pas de solution ;
  2. soit � trouver une solution particuli�re de l’�quation et � d�terminer, alors, le noyau de L  ; dans ce cas, on obtient toutes les solutions de l’�quation comme somme de la solution particuli�re et d’un �l�ment quelconque du noyau (solution de l’�quation sans second membre).
Premier exemple

Trouver toutes les fonctions f  de ℝ  dans ℝ  v�rifiant l’�quation diff�rentielle :
  ′′′        ′′      ′       2
f  (x) - 3f (x) + f (x) = x
Pour traiter ce probl�me, on consid�re l’espace vectoriel E  dont les �l�ments sont fonctions 4 fois d�rivable de ℝ  dans ℝ  et l’endomorphisme L  qui � f  associe la fonction g : ℝ →  ℝ  telle que g(x) = f′′′(x)- 3f ′′(x)+ f ′(x)  . D�signons par h  la fonction de ℝ  dans ℝ  d�finie par h (x ) = x2   . L’�quation diff�rentielle s’�crit alors : L(f) = h  ; c’est une �quation lin�aire.
La fonction f0   d�finie par           3     2
f0(x) = 2x  + 9x  + 18x  est une solution particuli�re de cette �quation.
Les m�thodes de r�soution des �quations diff�rentielles lin�aires nous permettent de d�terminer le noyan de L ; il est engendr� par les fonctions k1   , k2   et k3   d�finies par k (x) = ex
1  , k (x) = e2x
2  et k (x) = 1
3  (lien avec m�thode de r�solution des �quations diff�rentielles lin�aires). Toutes les solutions de l’�quation initiale sont donc les fonctions de la forme : f0(x) + ah1(x ) + bh2(x ) + ch3(x )  o� a  , b  et c  sont des r�els fix�s.

Deuxi�me exemple

Trouver toutes les fonctions f : ℝ → ℝ  qui v�rifient, pour tout x  r�el, f(x + 1)- f (x) = 1
.

Pour traiter cet exemple, on consid�re l’espace vectoriel E  = F (ℝ,ℝ )  de toutes les fonctions de ℝ  dans ℝ  et l’endomorphisme L  de E  qui associe � f ∈ E  la fonction L (f) ∈ E  d�finie, pour tout x ∈ ℝ  , par :

L(f)(x) = f (x + 1 ) - f (x ).

Il est clair que f = Id  est solution de l’�quation et que Ker(L )  est l’ensemble des fonctions p�riodiques admettant la p�riode 1. Les solutions de l’�quation consid�r�e sont donc toutes les fonctions de la forme Id + φ  o� φ  ∈ E  admet pour p�riode 1.

Troisi�me exemple

Un syst�me d’�quations lin�aires :

(
||  a1,1x1   +  ... +   a1,nxn  =   b1
|{  a2,1x1   +  ... +   a2,nxn  =   b2
..
|||     .
(  am,1x1  +  ... +   am,nxn  =   bm

peut �tre consid�r� comme une �quation lin�aire. Si A  est la matrice (a  )
i,j  et K  le corps auquel les ai,j  appartiennent, si L d�signe l’application lin�aire de   n
K  dans   m
K  de matrice A, si y est le vecteur de composantes bi  et si x  est le vecteur ayant pour composantes les inconnues xi  , r�soudre le syst�me lin�aire est bien identique � r�soudre l’�quation lin�aire : L(x) = y

Principe de superposition

Quand y  est une somme de plusieurs vecteurs de F  , il est souvent pratique d’utiliser le r�sultat suivant.

Dans l’�quation (1), si y = ∑       yi
1≤i≤n  , on obtient une solution particuli�re x  de L (x) = y  en cherchant une solution particuli�re x
i  de chacune des �quations L (x ) = y
i  pour i = 1,...,n  et en prenant     ∑
x =    1≤i≤n xi  .

Exemple

Si on veut trouver les f ∈ F (ℝ, ℝ)  v�rifiant pour tout x  r�el,

f(x + 1) - f(x) = 1 + cos(2πx )     (2),

on peut compl�ter ce qui a �t� fait dans l’exemple pr�c�dent, par la recherche d’une fonction v�rifiant tout x  r�el, f(x + 1) - f(x) = cos(2πx )  . Il est clair que la fonction x ↦→  cos(2πx )  ne peut �tre solution, puisqu’elle est dans le noyau de L  . Par contre, la fonction x ↦→  xcos(2πx )  est solution (remarquer l’analogie avec la recherche de solutions pour les �quations diff�rentielles lin�aires). Finalement, les solutions de l’�quation (2) sont, d’apr�s le principe de superposition, toutes les fonctions de la forme :

f (x) = x + x cos(2 πx) + φ(x)

o� φ ∈ F (ℝ, ℝ)  admet pour p�riode 1.

Remarque

Il peut arriver qu’on puisse prouver que (1) a toujours une solution (respectivement : une solution unique) en montrant que L  est surjectif (respectivement : bijectif) sans �tre capable, ou sans avoir besoin, de calculer ces solutions. C’est, en particulier, ce qu’on fait pour un syst�me lin�aire de n  �quations � n  inconnues en v�rifiant, par exemple, que le d�terminant de ce syst�me est non nul. Voir aussi la mise en œuvre de cette remarque dans l’exercice 12.3.